Petit Propre et Productif !
Pour être transparent sur notre méthode de production on vous explique tout :
La technique utilisée est largement inspirée de la méthode « Fortier » (ou Coleman). J.M Fortier est un maraicher québécois qui a mis au point une technique dite « bio intensive », qui de part son ergonomie, son efficacité et sa rentabilité a su démontrer beaucoup d’avantages, aussi bien pour le respect des sols, la qualité des produits que pour le maraicher lui même qui peut jouir d’une meilleure qualité de vie. J.M Fortier a écrit plusieurs livres, et donne de nombreuses conférences à travers le monde.
J’ai eu la chance de travailler chez J.M Fortier aux Jardins de la Grelinette en 2017 et d’expérimenter cette méthode.
Des jardins à taille humaine !
Tout est cultivé à petite échelle ! Ce sont bien des jardins que nous cultivons : moins 1500m², soit moins d’un quart d’hectare . Et pourtant on peut en vivre … Cela grâce à l’intensification des cultures, et à une organisation méthodique.
Une petite surface rend le travail du maraicher moins pénible et plus efficace dans de nombreuses tâches quotidiennes. Les distances sont réduites, tout est « visible » ainsi la moindre anomalie est vite remarquée.
L’intensification des cultures
Nous cherchons à maximiser le rendement sur une surface de culture ! Cela est possible car nous cultivons tout simplement de façon plus dense que la moyenne. Les cultures sont plus rapprochées.
Le calendrier de production est réalisé de façon précise en début d’année. Il permet de réaliser plusieurs récoltes successives sur un même espace. La planification des cultures est essentielle dans cette méthode.
L’intensification permet de réduire le temps de désherbage (une charge de travail considérable pour le maraicher). En effet, en poussant les légumes forment une canopée et empêche les indésirables de pousser. Cette canopée permet aussi de conserver l’humidité du sol. Enfin le temps de désherbage est réduit tout simplement car la surface travaillée est réduite 🙂
Ainsi nous concentrons sur une petite surface nos apports : en fertilisation, en matière organique (compost, broyat etc…), et en eau !
Cette technique était déjà employée par les maraichers parisiens au 19ème siècle.
Planches permanentes
Chacun des 7 jardins est séparé en 12 « planches permanentes ». Ces planches sont légèrement surélevées, elles forment des buttes. Elles sont enrichies en matière organique au départ puis régulièrement. Elles sont ameublies sans retournement grâce à une grelinette qui aère le sol en profondeur. Ainsi le système racinaire des légumes n’est pas gêné, malgré une forte densité.
Peu de travail du sol
Cette petite surface permet de se passer du machinisme et de consommer moins d’énergie fossile. Un motoculteur suffit ! Il est équipé d’une herse rotative qui n’inverse pas les couches du sol, mais travail le sol en surface avant les plantations et les semis. Ensuite tout le reste du travail est fait à la main : semis, plantation, entretien, désherbage, récolte…
Cette méthode à également recours à l’occultation avec des bâches pour détruire une culture avant de passer à la suivante, ou simplement pour gérer l’enherbement.
Enfin, nous cultivons des engrais verts : des cultures qui n’ont pas vocation économique car nous ne les vendons pas ! Elles ont un intérêt pour le sol : décompactante, nettoyante, pour casser un cycle de ravageurs … leurs rôles sont variés. C’est à chaque fois un apport en matière organique important puisque la culture est broyée et laissée sur place sous forme de mulch : une biomasse qui enrichit le sol, augmente sa fertilité, et la vie qui s’y trouve.
L’apport régulier de matière organique, les engrais verts, et un travail du sol limité permettent d’atteindre un objectif : avoir un sol vivant 🙂
Standardisation et design réfléchis
Aux jardins tout est standardisé : les planches font toute la même taille (en plein champs et sous serre). Cela permet de gagner du temps dans l’utilisation des bâches, des voiles de forçage ou encore des filets anti-insectes. Les opérations de calcul sont simplifiées car la référence est toujours la même.
Le design même de l’atelier est réfléchi pour être le plus pratique et efficace possible. Tout est centralisé pour gagner du temps dans les déplacements entre les jardins, la serre, la pépinière de plants, le hangar de stockage du matériel, et la station de lavage et de stockage de légumes. Ensuite, au sein de chacun de ces lieux une même ergonomie s’applique.
Enfin, les itinéraires techniques des légumes sont eux-mêmes réfléchis pour être le plus efficaces : des semis à la plantation, en passant par l’entretien d’une culture comme le palissage, ou encore la récolte, le désherbage sans oublier le lavage et le conditionnement !
Chaque minute économisée se répercute en heures à la fin de la semaine, et en jours à la fin de l’année. Autant de jours qui peuvent servir à produire plus ou simplement à souffler !
Des outils 2.0
Dans ce système on ne lésine pas sur le bon matériel. Il n’est pas question d’être trop équipé, mais d’être bien équipé. Binettes sur roue, sarclettes, semoirs, râteau, planteuse, sacs de récoltes, brouettes … Tous les outils sont manuels (en dehors du motoculteur). Ils sont efficaces, performants et créés pour ce genre de système. La marque française Terrateck construit nombre de ces outils.
Chaque outils a un rôle particulier, et essentiel dans la réussite des cultures.
L’accès à l’eau est également primordial, son automatisation permet de gagner énormément de temps au quotidien, et de gérer de façon plus pointue l’arrosage des cultures.
On cultive (presque !) tout
Le kisoque se compose au filcde l’année de plus d’une quarantaine espèces, et à l’intérieur de ces espèces plusieurs variétés !
Le prolongement de la saison avant et après, permet d’obtenir des légumes primeurs.
Les légumes frais, notamment en bottes sont privilégiés !
Les jardins étant entretenus de façon manuels, les légumes de conservation nécessitant une mécanisation sont évités (pomme de terre, rutabaga, cèleri rave etc…). La vente a lieu de Mai à Décembre uniquement. De Janvier à Février c’est le temps de faire le point sur la saison, de passer des commandes, d’élaborer son calendrier de culture pour l’année à venir, et de faire un break tout simplement !
Biodiversité mon alliée
Ici on reprend un principe de la permaculture car on cherche à imiter la nature, non à la combatte ! Ainsi il n’y a aucun intrant chimique (pesticides ou engrais), tout est cultivé en BIO.
En plus de cela nous favorisons la biodiversité en plantant des haies, en créant des mares, en laissant des bandes enherbées ou sauvages, ou encore plantant certaines fleurs… Tout cela dans le but de créer des interactions, pour créer un environnement riche, faire venir des auxiliaires des cultures, et des prédateurs de nos ravageurs.
De la graine au légume
A la ferme des Sailles nous faisons nos propres semis. A l’aide de notre pépinière que nous avons équipée de tables chauffantes nous démarrons nos plants dès le mois de Février.
La préparation initiale
Notre atelier maraicher était initialement une prairie.
De 2020 à 2022, comme nous montions l’atelier paysan boulanger, nous avons pu cultiver deux engrais verts successifs (sarrazin, tournesol, phacélie, trèfle – et seigle, pois, vesce) afin de préparer le sol en douceur. Cela a permis de l’aérer, et de ramener de la matière organique. Ainsi nous avons remplacé l’action mécanique par l’action biologique et n’avons pas eu recours au labour.